
Les Amis de Marey
Nul n’ignore, à Beaune et aux alentours, l’existence d’Etienne-Jules Marey. Une rue à son nom, une place, un lycée, un monument, ce personnage historique a indubitablement laissé une trace dans la ville qui l’a vu naître… Pas aussi célèbre que les frères Lumière, il est pourtant un précurseur dans le domaine du mouvement et son travail préfigure la naissance du cinématographe. Une association fait vivre son souvenir afin qu’on n’oublie pas le rôle que ses travaux jouent, encore aujourd’hui, dans notre quotidien.
Etienne-Jules Marey
Il naît à Beaune le 5 mars 1830 et rejoint Paris en 1849 pour étudier la médecine qu’il n’exercera jamais malgré l’obtention de son diplôme. Il s’intéresse rapidement au cœur et plus globalement au mouvement du corps. Il y consacre de nombreuses expériences, développe un appareil pour mesurer les pulsations cardiaques, met au point un système pour retranscrire de manière synchrone les mouvements d’un cheval, ainsi que ceux d’insectes et d’oiseaux. Nommé professeur au Collège de France, il obtient la chaire d’Histoire naturelle des corps organisés en 1869. Dès 1873, il évoque, dans le cadre de l’étude théorique du vol des oiseaux, un appareil photographique capable de prendre plusieurs épreuves à quelques centièmes de seconde d’écart l’une de l’autre. En 1878, il devient membre de l’Académie des Sciences au fauteuil de Claude Bernard. Marey y présente la technique de chronophotographie le 3 juillet 1882. Focalisé sur le fonctionnement de la machine humaine, le scientifique, physiologiste et médecin, utilisera la photographie comme outil principal de ses recherches jusqu’à sa mort en 1904.
La chronophotographie
La chronophotographie, contrairement aux méthodes existantes, présente la particularité de prendre en rafale des instantanés sur une même plaque fixe, avec un appareil muni d’un seul objectif. Ce dernier, placé dans une chambre photographique mobile, opère sur des sujets clairs disposés devant un fond noir. Cela permet d’analyser avec précision les différentes positions des corps au cours d’un mouvement. La plaque de verre est exposée plusieurs fois très brièvement grâce à un obturateur rotatif tournant devant l’objectif, qui laisse passer le faisceau de lumière par intermittence.
L’héritage
A l’aube du XXe siècle, les applications innombrables des innovations créées par Marey ont permis de contribuer à l’envol de la modernité, dans des secteurs aussi multiples et inattendus que la médecine, la physiologie, l’aviation, la photographie, le cinéma, les arts, l’entraînement sportif et l’éducation physique. L’impact de son travail est toujours actuel. Toutes les recherches de rééducation fonctionnelle appliquées à des patients souffrant d’incapacités motrices sont basées sur celles de Marey. Ses travaux scientifiques suscitent encore aujourd’hui admiration, curiosité et intérêt. Ils s’inscrivent dans une continuité qu’il est opportun de mettre en valeur dans sa ville natale.
L’association
Dans ce but, une association a vu le jour en 1974, sous l’impulsion d’Etienne Noël-Bouton (1906-1994), petit-fils de Marey. Les Amis de Marey des Sciences et des Arts a pour objet la promotion et la valorisation des travaux du médecin et physiologiste. Pour pérenniser l’état d’esprit de Marey et susciter l’intérêt de toutes les générations, elle étend son activité à la diffusion des recherches scientifiques et artistiques dans de nombreux domaines. Elle organise régulièrement des conférences et visites pour sa centaine d’adhérents. Elle a récemment joué un rôle actif dans le colloque “Explorer le mouvement” organisé en juillet dernier par l’UFR STAPS de l’Université de Bourgogne, en lien avec le laboratoire INSERM Cognition, Action et Plasticité Sensorimotrice. Patrick Quercia et Marion Leuba, membres de l’association, sont intervenus officiellement lors de ce colloque axé sur les influences, actualité et pérennité de l’œuvre d’Etienne-Jules Marey.
Infos pratiques
Une fois l’adhésion annuelle de 20 € acquittée, chacun peut accéder gratuitement aux événements proposés par l’association. Trois ou quatre fois par an, des conférences sont organisées dans le cadre du Caveau des Arts et des Sciences. Les présentations sont alors suivies d’une dégustation et se déroulent dans des lieux emblématiques du monde viticole régional (Albert Bichot, Latour, Jadot, Domaine de la Folie…). Au cours de l’année, certaines manifestations sont ouvertes au public. Par le passé, Jérôme Fourquet, Lola Semonin (La Madeleine Proust), ou encore Azélina Jaboulet-Verchère et Gabriel Lepousez ont fait l’honneur de leur présence. Le 18 septembre, les adhérents pourront écouter Thierry Pinette (médecin chalonnais, créateur de l’association Trésors de Ferveurs) au sujet des “Cellules de nonnes”. Le 25 septembre, Emilie Tolot, sculptrice lyonnaise très fortement influencée par Marey, viendra présenter son travail, accompagnée par Marion Leuba, spécialiste de Marey, bien connue des Beaunois. D’autres événements à venir, notamment autour du film “Ce qui me meut” réalisé par Cédric Klapisch, seront accessibles à tout public. Ces rencontres sont toujours l’occasion d’un rapprochement avec le conférencier, facilement abordable à la fin de son intervention.
Pour tout renseignement et adhésion :
association.marey@gmail.com



